Arena - Le Divan Du Monde, Paris, 24.4.2015 (compte-rendu de concert)
Arena fut porté à mon attention alors qu’il sortait son premier ou son deuxième album. Mais, ayant lu un article qui le comparait fortement à un autre groupe, je craignais qu’il manque d’originalité, et je ne poussai pas plus loin mon investigation. Puis, quelques années plus tard, je tombai sur l’album « Immortal ? », et je décidai d’y jeter une oreille.
Sage décision.
Je découvris un groupe qui possédait sa propre identité. Indéniablement néo-progressif, mais avec des touches très atmosphériques, et un son vigoureux qui tirait parfois vers le métal. Un mélange puissant pour un album tout aussi puissant, et du surcroît très varié.
A partir de là, je considérai Arena comme une force avec laquelle il fallait compter. Et j’achetai peu à peu leurs autres albums. Je fus tenté plusieurs fois de les voir en concert, mais laissai les occasions passer. Néanmoins, au fur et à mesure que j’ajoutais leurs disques à ma collection, je me dis qu’il faudrait quand-même que je me décide à les voir la prochaine fois qu’ils passeraient. Surtout que cette fois-ci, ils fêtaient leurs vingt ans d’existence.
Je pris donc un billet.
Et bon sang, j’ai bien fait.
Dire que le groupe était au mieux de sa forme reviendrait à participer au concours du plus bel euphémisme de l’année. En d’autres termes, la prestation fut magnifique.
Pour commencer, le choix des morceaux était très bien pensé, alternant adroitement entre les plus anciens et les plus récents. “The demon strikes”, “Rapture”, “Crack in the ice”, “How did it come to this ?”, “The unquiet sky”, "Salamander", “(Don’t forget to) Breathe”, “Traveller beware”, “The tinder box”… Ils ont même eu la bonne idée d’insérer quelques passages instrumentaux, insufflant richesse et diversité à la fluidité de l’ensemble. Je n’eus pas l’occasion d’entendre tous mes morceaux favoris, mais c’était à prévoir. Arena a maintenant une abondance de compositions à son actif, il allait de soi que des choix devaient être faits. Cela-dit, rien de « Pepper’s Ghost » ne fut joué. Mais encore une fois, la succession des morceaux fut excellente du début à la fin.
Ah, excellente… également un mot de choix pour décrire la performance. La présence scénique fut constante, avec une interaction énergique entre les membres du groupe. Et les musiciens eux-mêmes furent tout bonnement exemplaires. Mick Pointer et Kylan Amos consolidèrent une fondation impeccablement stable, les orchestrations au clavier de Clive Nolan furent, comme toujours, riches et enchanteresses, le jeu de guitare de John Mitchell virevolta avec puissance et précision, et en ce qui concernait Paul Manzi… bon sang, quelle voix ! Toutes les notes étaient bien en place, portées avec force et expressivité. Et contrairement à quelques-unes des premières vidéos que j’ai pu voir de lui, il est maintenant pleinement en mode « frontman », sillonnant vigoureusement la scène, interprétant gestuellement chaque morceau avec charisme et aplomb.
D’un point de vue musical, le tour de force absolu fut « Moviedrome ». Un de mes morceaux préférés d’Arena, et voilà qu’ils le jouaient juste devant moi. Tout simplement magique. Parce qu’attention, ils ont joué le morceau en entier ! Vingt minutes de toute beauté ! Preuve, s’il en fallait, du sérieux avec lequel ce groupe soigne la présentation de son art.
J’eus également grand plaisir à les entendre jouer « The hanging tree », dont ils offrirent une superbe interprétation.
C'est au bout d'une heure quarante qu'Arena clôtura son set, terminant avec « Solomon ». Mais le public en redemandait, et le groupe revint interpréter deux morceaux. Le dernier fut une version rock de « The cry » (avec d’occasionnelles touches reggae), durant laquelle Paul invita le public à participer, encourageant une moitié des fans à chanter « help », et l’autre moitié à chanter « me ». Le groupe s’arrêta momentanément de jouer à ce moment-là, et John s’amusa à s’allonger, faisant mine de se reposer en attendant que la musique reprenne. Eh oui, comme je l’ai dit, la présence scénique fut constante.
Bien. Je n’ai, jusqu’à présent, distribué que des compliments, qu'en est-il du côté des déceptions ? Eh bien… une petite complainte, mais pas vis-à-vis du groupe lui-même. Je comprends qu’un concert requiert un certain volume sonore, mais j’ai trouvé que celui-ci était un brin trop fort. Certes pas au point d’en devenir insoutenable. Mais certaines subtilités de la musiques se sont retrouvées étouffées, notamment dans le jeu de Clive. Etant donnée la petite taille de la salle, je ne voyais pas l’utilité de pousser autant la sono.
Mais en dehors de cela, que dire ? Voici globalement tout ce à quoi un concert de rock progressif devrait ressembler. J’ai employé le mot « exemplaire », un peu plus haut, et je le réutiliserai volontiers. Après toutes ces années, Arena est toujours une force avec laquelle nous pouvons compter. Non seulement je suis ravi d’avoir enfin pu les voir sur scène, mais j’espère bien les revoir dès que possible.
Sincères salutations.
Iridaes
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